Pour Salvatore Calcagno, la question du désir est absente dans le discours politique. Or, énormément de sujets y sont liés : l’avortement, le SIDA, la famille, l’adoption, le mariage. La sexualité et le désir ne sont pas seulement des caractéristiques personnelles mais sont une part fondamentale de ce que nous sommes en tant qu’être social, culturel et politique.

Qui avons-nous le droit de désirer ?

Les révolutions sexuelles ont  maintenant eu lieu depuis plusieurs dizaines d’années en Occident (les femmes, l’homosexualité…) — et battent toujours leur plein. Cependant, elles dépendent du pays et du temps dans lequel on se trouve. Celles des femmes noires par exemple n’a aujourd’hui pas encore eu lieu.  « Pourquoi est-ce que certaines choses sont permises et d’autres interdites ? » (Jeffrey Weeks)

Tous les êtres humains ont une sexualité. La question est « De quoi avons nous le droit de parler ?

En 1948, Mc Kinsey étudie les pratiques, les comportements sexuels des Américains. En Europe, dans le quartier de St Germain-des-prés, les existentialistes définissent différents modèle d’amour et de société.
Pendant la Guerre Froide, les homosexuels sont visés par les autorités. La communauté se développe clandestinement.
En 1960, le contexte est favorable à l’expérimentation heureuse des sexualités (le bikini et la mini jupe arrivent dans la mode), le mouvement hippie porte sur la place publique les questions sexuelles qui passent par la libération des femmes de la peur des grossesses non désirées.
En 1967, la loi françaises autorise la pilule pour les femmes
En 1975, le combat pour l’avortement débute en France, porté par Simone Veil.
En 1978, Harvey Milk devient l’icône de l’identité gay aux USA.
En 1980, le SIDA est une hécatombe et permet aux discours de limitation du rapport sexuel et de protection de ressurgir.
En 2013, le mariage homosexuel est rendu possible en France.
En janvier 2018, les femmes redescendent dans la rue aux Etat-Unis pour défendre leur droit, dénoncer les violences et les inégalités sexuelles dont elles sont toujours victimes. Depuis 1970, elles n’avaient jamais été aussi nombreuses…