John Cage – 4’33’’
John Cage a imaginé un opéra de 4 minutes 33 où l’orchestre, bien qu’il soit présent, ne joue absolument pas. Le public assiste donc à une démonstration du silence. C’est la musique du silence qui est écoutée, comme si elle devait incarner une nouvelle forme de temps nécessaire.
En réponse à une proposition d’opéra pour sa pièce, Beckett avait répondu : « …il s’agit d’une parole dont la fonction n’est pas tant d’avoir un sens que de lutter, mal j’espère, contre le silence et d’y renvoyer ». Dans « En attendant Godot », les silences veulent tout dire. Ils sont le coeur du spectacle.
Ils sont le néant, ils sont le vide. Ils matérialisent le temps qui passe, l’attente et le rien. Selon Jean-Pierre Vincent, il est essentiel que le spectateur entendent réellement les silences, que ces derniers s’imposent à lui et que l’ère du vide se fasse vraiment ressentir. Les silences doivent être marqués et longs car ils contiennent l’essence même de la pièce : le temps qui passe et qui ne dit plus rien.